Je suis convaincu que la location est bien plus qu’une simple économie d’argent : c’est une arme puissante contre la surconsommation et l’épuisement des ressources. Mais soyons clairs, louer n’est pas toujours synonyme d’écologie. Il y a des zones d’ombre, des pratiques discutables et des réalités que personne ne veut vraiment aborder. Je vais vous dire ce qui fait réellement la différence en termes d’impact carbone et comment éviter les pièges d’une fausse écologie.

Ce qu’il faut retenir :
- La location réduit le besoin de production, mais pas toujours la consommation énergétique.
- Le transport des objets loués peut annuler les gains écologiques si mal optimisé.
- Certains secteurs profitent de l’argument écologique sans réel engagement.
- L’éco-conception et la durabilité des objets loués sont essentielles pour un réel impact positif.
- Une plateforme de location bien pensée peut réduire drastiquement l’empreinte carbone.
Louer, c’est polluer moins… en théorie
L’idée de mutualiser un bien pour éviter sa production en masse est brillante. Un seul objet utilisé par des dizaines de personnes au lieu de chacun en posséder un ? Ça réduit l’extraction de matières premières, la production industrielle et donc l’empreinte carbone.
Mais attention : ce raisonnement ne tient que si le modèle de location est bien conçu. Un service de location qui multiplie les trajets, utilise des matériaux non recyclables et remplace ses produits trop souvent devient un désastre environnemental.

Le transport : le grand oublié du calcul carbone
L’impact du transport est souvent sous-estimé. Chaque fois qu’un objet est loué, il faut qu’il soit livré, récupéré et parfois même entretenu entre deux utilisations. Et si ces trajets se font en camion diesel, le bilan carbone explose.
Voici les mauvaises pratiques qui plombent l’empreinte écologique de la location :
- Livraisons fréquentes et inefficaces : une voiture qui roule à vide pour récupérer un objet loué, c’est une aberration écologique.
- Produits non localisés : si l’entrepôt est loin de la demande, la logistique devient énergivore.
- Maintenance gourmande : un produit loué qui nécessite un entretien constant et polluant (comme le lavage industriel de textiles) peut être pire que l’achat.
La fausse écologie de la location
Certaines entreprises utilisent l’argument écologique uniquement pour séduire les consommateurs. Ce greenwashing est un vrai problème.
🔴 Cas typique : une marque de vêtements qui propose de la location, mais renouvelle son stock tous les 3 mois, générant autant de déchets textiles que la fast fashion classique.
🔴 Autre cas : des plateformes de location de voitures qui ne mettent en avant que les modèles thermiques, alors que l’électrique serait bien plus pertinent sur du court terme.
Si la location doit être une solution écologique, elle doit s’accompagner de pratiques responsables :
- Durée de vie prolongée des objets loués
- Matériaux recyclables et réparables
- Optimisation des trajets et stockage localisé
Comparatif : location vs achat en termes de CO₂
Critère | Achat individuel | Location responsable | Location mal optimisée |
---|---|---|---|
Production de CO₂ | Élevée (fabrication en série) | Réduite (partage des biens) | Variable (renouvellement fréquent) |
Transport | Faible après achat | Optimisé si local | Élevé si mal organisé |
Entretien | À la charge du propriétaire | Mutualisé, donc optimisé | Potentiellement énergivore |
Durée de vie des objets | Variable selon l’utilisateur | Maximisée via maintenance | Réduite si obsolescence rapide |
Mon avis : faut-il louer pour être écolo ?
Je suis convaincu que la location est une excellente alternative, à condition qu’elle soit pensée intelligemment. Si vous louez un objet qui doit être transporté sur des dizaines de kilomètres, entretenu avec des produits polluants et remplacé trop souvent, alors l’impact carbone peut être aussi mauvais qu’un achat classique.
Pour que la location soit réellement écologique, voici mes recommandations :
✅ Choisissez des plateformes locales : moins de transport, moins de pollution.
✅ Privilégiez les objets durables : si l’objet est conçu pour être loué longtemps, c’est un vrai plus.
✅ Vérifiez les pratiques de la plateforme : comment gèrent-ils la maintenance, le renouvellement des stocks, la logistique ?
✅ Optez pour une livraison optimisée ou le retrait en point fixe : éviter les trajets inutiles, c’est essentiel.
✅ Posez-vous la question de l’usage : louer un objet que vous utilisez 50 fois par an n’a pas de sens, autant l’acheter.

Sources et plateformes pour en savoir plus
Ressource | France | Belgique |
---|---|---|
Études sur l’impact carbone de la location | ADEME | SPW Environnement |
Plateformes de location responsable | Kiloutou, Lokeo | Peers, Ouistock |
Mobilité partagée | Getaround, Zity | Cambio |
Si vous voulez louer de manière réellement écologique, soyez exigeant. La location peut être une révolution verte, mais seulement si elle est bien pensée.